la Tara à Lorient: impressions du chef de l'expédition
Combien de temps exactement avez-vous passé à dériver sur Tara?
Je suis à bord depuis le début de l'expédition. Nous avons quitté Lorient le 11 juillet 2006 et Tara a dérivé pendant 507 jours dans les glaces.
Maintenant que la mission est terminée, qu'est-ce qui va vous manquer le plus de retour "sur terre"?
La liberté de vivre en accord avec ce qui m'entoure, au rythme de la nature. "A terre", on est obligé de vivre dans une société qui bouge très vite et qui accorde très peu de respect aux rythmes naturels. Tandis que sur la glace, presque tout ce que nous faisions était dicté par l'environnement. Je regretterai ce contact intime avec les éléments.
Jugez-vous l'apport de votre mission plutôt médiatique ou plutôt scientifique?
Les deux. Notre mission initiale était d'accomplir une mission scientifique dans le cadre du projet Damocles. La couverture médiatique concernant les aspects scientifiques et la dimension "aventure humaine" a permis d'évoquer l'importance de notre mission scientifique auprès d'un plus large public.
Quelles sont vos plus grandes craintes concernant l'Arctique et les populations qui y vivent?
Je crois que l'une des plus importantes difficultés pour cette région et les populations qui y vivent est de trouver un système de développement équitable et écologique. Dans un futur proche, il y aura une terrible pression de personnes qui voudront s'accaparer les hydrocarbures emprisonnés sous la glace. D'abord, il faut décider si c'est vraiment nécessaire. Si oui, il faudra être extrêmement vigilant si l'on veut éviter des impacts sur l'environnement de l'Arctique.
Qu'allez-vous faire ces prochains mois?
Après notre arrivée en France, je vais repartir chez moi en Nouvelle-Zélande. Je veux prendre du temps pour méditer et profiter de cette expérience avant de commencer quelque chose d'autre.
Source: http://www.lexpress.fr/info/societe/dossier/ecologie/actu.asp?id=465563