"L’abus de vin est mauvais, et encore pire s'il est bourré de pesticides!

Quand on aime le bon vin, ne devrait-on pas être sûr, autant que possible, de sa composition ? Notamment pour certains composants a priori indésirables...

Depuis quelques temps, on entend parler de teneurs aberrantes en résidus de pesticides dans nos vins. On parle là de vins fabriqués à partir de raisins issus d'un mode d'agriculture intensive, le processus de vinification entraînant un transfert important de pesticides des raisins vers le vin. Leur concentration serait alors plusieurs milliers de fois supérieures à celles que l'on autorise pour l'eau potable!

De telles observations proviennent d'une étude coordonnée par le réseau Pesticides Action Network Europe (PAN-Europe), portant sur des vins de diverses origines. On notera, à dessein, que les vins issus de l'Agriculture Biologique sont rarement contaminés par des pesticides, dont l'origine est le cas échéant extérieure au vignoble. Le MDRGF (1), très investi dans le sujet, nous rappelle  qu'il existe pourtant des techniques alternatives.

Outre l'Agriculture Bio et son cahier des charges très strict, il existe des méthodologies plus souples mais néanmoins tournées vers la protection de l'environnement. On peut citer les techniques dites de production intégrée.

Il existe aussi d'autres moyens d'éviter la labellisation "AB", que certains peuvent juger difficile à obtenir et coûteuse, c'est le cas des circuits courts qui consistent en des ventes directes du producteur aux consommateurs (pourquoi ne pas vous renseigner sur les AMAP² ? pour les vins mais pour aussi d’autres produits comme les fruits et légumes). La transparence d'un tel mode de commerce permet d'en savoir beaucoup plus sur les conditions de production (en achetant vos carottes, tapez la discute avec l’agriculteur !). De plus, les agriculteurs impliqués sont généralement de nature à prendre soin de leurs sols et de leurs cultures : plus besoin de label pour avoir confiance et obtenir des produits respectueux de l’environnement ! Avec tout ça, on devrait pouvoir généraliser l'abandon d'un recours massif à l'utilisation de pesticides, non ?

D'autant que parmi ces pesticides auxquels nous autres consommateurs nous nous exposons, on compte des molécules potentiellement toxiques, neurotoxiques ou encore des perturbateurs endocriniens...

Et comme il n'est pas évident de trouver une bouteille estampillée "AB" en grande surface (encore que ça se trouve avec un peu d'attention, et pas forcément à des prix si élevés), c'est aussi à nous, consommateurs (encore une fois) de décider si nous voulons continuer à prendre d'éventuels risques avec notre santé... ou si nous voulons clairement encourager des modes de production plus sûrs et plus sains.

François

(1) Mouvement pour le Droit et le Respect des Générations Futures

(2) Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne